danse

Lacrimosa


 

Je me souviens tout d’abord du vide de la pièce. Du silence. De l’incertitude.

Du premier instant…

Une gêne mêlée d’excitation, un premier rendez-vous, une première fois. Une première.

Ensemble.

Echanger peu de mots, juste les essentiels, ceux liés au projet, citer les noms, ici, c’est avec Lacrimosa, remettre dans le contexte, TK.Kim, oui, oui, c’est aussi du son, des collaborations, des vidéos, de l’électronica, sombre, avec des mots balancés comme des pierres, du n’importe quoi, pourvu que cela sorte de l’instant.  Des bouts de moi mélangés à des bouts d’autres.

Elle voit, elle sourit.

Remettre les pendules à l’heure aussi, avouer la faiblesse, les retards, les autres projets passés avant celui. La difficulté de finaliser l’album. La peur aussi. Les sentiments contradictoires.

Oui. Cet album est en préparation depuis 2 ans.

Tellement de temps.

c’est quoi le titre?

Intrication.

Ah oui, j’ai dejà posté ça, y’a déjà eu un avant-goût lors de la ART BASEL, une expo, un début…

Et puis.. Plus rien.

L’intrication.

Ce truc qui m’obsède depuis tant d’années, la certitude que nous sommes liés, vraiment liés, pas tous ensemble, mais certains,  d’une façon inexplicable et inexpliquée.

Il y a quelque part, en vous, mes parties manquantes, il y a quelque part en moi les vôtres.

Intrication.

Fusionnons.

Ces ondes, ces énergies, ces envies, ces sentiments si forts, si forts…

La vérité se trouve dans le mensonge de nos « Nous ».

Dans nos masques, dans ce que l’on donne ici, là, au travers de nos blogs, instagram, de nos mises en scène.

J’ai, depuis 2 ans, collaboré avec certains artistes, au hasard des rencontres, jamais provoquées, sans les connaître, sans chercher à savoir leur vraies vies, leurs réels, leur âge. L’essentiel étant la fusion, l’explosion, le truc qui se passe.

Qui se passe de mots.

 

La vidéo, la dernière, la collaboration, la dernière, la pièce manquante, la dernière, je viens juste de la mettre.

En la rencontrant. PAF. Au pif.

Cette danseuse, actrice, performeuse extraordinnaire qui allait incarner celle que je cherchais sans la chercher. A Berlin alors que rien n’était prévu, alors que je ne savais pas qu’elle avait prévu d’y aller, un message instagram, et 2h plus tard, nous y voilà. Elle était de passage pour une journée.

Notre journée.

Premier rendez vous, première fois, première collaboration.

Donc, oui, intrication.

Filmer et se faire filmer est un acte très intime.

Passer le cap, de la timidité, de la retenue. Avoir peur , se mettre la pression, prier que l’on sache… Suivre, diriger,  laisser aller, pour aller plus loin, et retenir, pour ne pas aller trop vite…

Et puis se laisser griser, se laisser surprendre, se laisser aller, la confiance, encore une fois, cette incroyables confiance.

Quelques photos lors du tournage, en attendant de vous montrer des bouts d’elle et de lui…

Voilà, je sais que je ne suis pas très présente ces derniers temps sur ce blog, j’avoue que instagram a facilité la fainéantise qui était tapie au fond de moi…

Pour ceux qui le souhaitent, venez vous déconnecter avec moi, de temps en temps

 

LOVE

 

 

 

EIDÔLON | 2014

directed by TK.Kim
danse Valentin Tszin
music Phlippe Alioth

Synopsis

Confess that you have looked many times. In familiar and strange places. In light and darkness. Affirmed and reaffirmed. You are the image of something, of someone. Past and present. Voyager of temporal space. But perhaps the image was ill conceived, a mistake, a distorted recording of reality. The image and the SELF become opposed to one and other. Presenting us with a disturbing and unexpected frankness. The naked self. Divided by an axis; mirror and self, projection and self. Approached, reflected through light, on a plain within a depth of field, the other self. Formed in pixels not substance of flesh and blood. Only the projected is visible. You are the real image. Hiding in the dark. Our image is our SELF, no other shall suffice, to be true, our image and our SELF are one. Perhaps indivisible.

Notifications

C’est avec ce film que TK Kim ferme le cycle ouvert avec « Chair de Peau ». Valentin Tszin transparaît ici comme un éloge aux forces brutes nées de la toute matérialité de l’être, dans un jeu d’échos avec la féminité et le mysticisme déployés par Flavia Ghisalberti. A la logique d’évolution et de cheminement dans une douleur cathartique et rédemptrice, il n’est question ici que de retenir la souffrance et la confusion aveuglante d’un trop plein de masculinité, d’un corps semblant coupé de son âme, tournant en rond dans un cycle presque infernal où se délite peu à peu la raison, la conscience, pour ne rester que les instincts autodestructeurs de la bête traquée par ses propres fantômes. Oui, quelque chose ne tourne plus, ou peut-être un peu trop, à tel point que l’être physique suit dans sa marche erratique l’esprit dans son errance, perdu dans une boucle atemporelle se répétant sans cesse, dont la chute pourrait n’être plus que la momification de l’âme nourrie par et entraînant la zombification du corps.

On pourrait y voir ici les conséquences d’une dénaturation ultime de l’individu, qu’il y ait été poussé ou par lui-même, oscillant entre instinct de (sur)vie et de mort, ne sachant désormais plus à quel saint se vouer.

« Eidolon » pourrait ainsi être considéré comme l’alpha et l’omega de « Chair de Peau », sa chute originelle comme sa conséquence, les raisons de la renaissance et les stigmates de la destruction. C’est ainsi que TK Kim semble jouer avec nous, comme avec elle-même, en nous plongeant dans un simulacre d’oppositions, alors que tant permet de le considérer comme un S.T.E.P. 4 caché, dont nous devons nous-même dénicher les codes et le secret, son auteure (se) brouillant les pistes et nous conduisant à nous-même cheminer pour enfin trouver cette ultime clé. Et c’est bien cette spécificité qui justifie amplement la place à part donnée à « Eidolon », tant il paraît central dans la réflexion de TK Kim, mutée pour l’occasion en Ariane quasi-onirique.

Ainsi, si « Chair de Peau » trouve sa complétude avec « Eidolon », « Eidolon » trouve sa profondeur avec « Chair de Peau », le tableau complet nous entraîne dans une évocation, une recherche, voire une petite idée sur ces mystères d’individualités et aspirations propres confrontées aux logiques globalisantes et déshumanisées du monde (post-)moderne que TK Kim nous dépeint, donnant à son propos et une profondeur contemporaine collant à l’époque, où chaque être ne semble devoir plus que de se déterminer face aux radicalités risquant de l’entraînant toujours plus loin de lui-même, tout en s’inscrivant dans les archétypes des plus anciens de notre inconscient collectif, du mythe des anges déchus à la naissance de l’Homme.

© R_Volcos   https://freakybeastwannasayhello.wordpress.com/

eidolon

Et…. fusion.

Festival Butoh Off, Basel

presentation

Là, c’est l’instant T…. La présentation… De mes films Eidôlon et Chair de peau (skin quivers), puis de la performance avec le danseur Valentin Tszin, accompagnés de la musique de Philippe Alioth… Biensûr le trac. La peur. D’être mal perçue par les puristes du Butoh, car je n’en suis pas une. De puriste. Amatrice, oui.

public2

Mes vidéos sont des interprétations. Des métaphores, des trucs hybrides. Des témoins de ces moments haute voltige, avec des danseurs exceptionnels. Qui m’ont transportée, par leur gestes, par leurs dons… Pour moi, la danse Butoh est la faculté d’emmener le spectateur ailleurs, de transformer l’espace, le temps. De tout changer. Tout.

La performance live, c’est cela. Un saut dans le vide. Ou une apnée.

Je ne sais pas ce que va faire le danseur. Et pourtant, mes vidéos l’accompagnent, le soutiennent, ou s’effacent devant sa chorégraphie, car lui, est en avant, devant l’écran, parfois dans l’écran.

Il peut devenir partie du virtuel, ou au contraire, s’en détacher …

En direct, avec toutes mes sources vidéos, je guette. Agis. Réagis.. Le challenge est de ressentir ce petit truc, qui va faire que.

L’unité…

Et même si j’ai plongé  en amont, en préparant des films, ces bouts de moj qui se mélangeraient à lui, le trac est là. La peur de ne pas être capable de me fondre en lui… Et puis la lumière s’eteind et l’inexplicable arrive. Ce moment indescriptible où des choses magiques arrivent. Où tout fusionne…

Peut être une bougie quelque part m’a -t-elle aidé?

matériel vidéo pour la performance live

materiel

extrait de la performance de Butoh avec Valentin Tszin (dance) TK.Kim (vidéo) Philippe Alioth (music)perf 7live2live tk

concentration

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Voilà, je ne pensais pas que l’on pouvait toucher à ce point. Les Bâlois si réservés… Valentin Tszin, chamane des âmes, nous a tous boulversés. Une femme a pleuré. D’autres nous ont submergés de paroles.

Voilà, merci pour le moment

(hahahahaha, il fallait bien finir ce post larmoyant par une point d’humour! 🙂 🙂 La fatigue me rend hyper sensible! 🙂 )