directed by TK.Kim
danse Valentin Tszin
music Phlippe Alioth
Synopsis
Confess that you have looked many times. In familiar and strange places. In light and darkness. Affirmed and reaffirmed. You are the image of something, of someone. Past and present. Voyager of temporal space. But perhaps the image was ill conceived, a mistake, a distorted recording of reality. The image and the SELF become opposed to one and other. Presenting us with a disturbing and unexpected frankness. The naked self. Divided by an axis; mirror and self, projection and self. Approached, reflected through light, on a plain within a depth of field, the other self. Formed in pixels not substance of flesh and blood. Only the projected is visible. You are the real image. Hiding in the dark. Our image is our SELF, no other shall suffice, to be true, our image and our SELF are one. Perhaps indivisible.
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C’est avec ce film que TK Kim ferme le cycle ouvert avec « Chair de Peau ». Valentin Tszin transparaît ici comme un éloge aux forces brutes nées de la toute matérialité de l’être, dans un jeu d’échos avec la féminité et le mysticisme déployés par Flavia Ghisalberti. A la logique d’évolution et de cheminement dans une douleur cathartique et rédemptrice, il n’est question ici que de retenir la souffrance et la confusion aveuglante d’un trop plein de masculinité, d’un corps semblant coupé de son âme, tournant en rond dans un cycle presque infernal où se délite peu à peu la raison, la conscience, pour ne rester que les instincts autodestructeurs de la bête traquée par ses propres fantômes. Oui, quelque chose ne tourne plus, ou peut-être un peu trop, à tel point que l’être physique suit dans sa marche erratique l’esprit dans son errance, perdu dans une boucle atemporelle se répétant sans cesse, dont la chute pourrait n’être plus que la momification de l’âme nourrie par et entraînant la zombification du corps.
On pourrait y voir ici les conséquences d’une dénaturation ultime de l’individu, qu’il y ait été poussé ou par lui-même, oscillant entre instinct de (sur)vie et de mort, ne sachant désormais plus à quel saint se vouer.
« Eidolon » pourrait ainsi être considéré comme l’alpha et l’omega de « Chair de Peau », sa chute originelle comme sa conséquence, les raisons de la renaissance et les stigmates de la destruction. C’est ainsi que TK Kim semble jouer avec nous, comme avec elle-même, en nous plongeant dans un simulacre d’oppositions, alors que tant permet de le considérer comme un S.T.E.P. 4 caché, dont nous devons nous-même dénicher les codes et le secret, son auteure (se) brouillant les pistes et nous conduisant à nous-même cheminer pour enfin trouver cette ultime clé. Et c’est bien cette spécificité qui justifie amplement la place à part donnée à « Eidolon », tant il paraît central dans la réflexion de TK Kim, mutée pour l’occasion en Ariane quasi-onirique.
Ainsi, si « Chair de Peau » trouve sa complétude avec « Eidolon », « Eidolon » trouve sa profondeur avec « Chair de Peau », le tableau complet nous entraîne dans une évocation, une recherche, voire une petite idée sur ces mystères d’individualités et aspirations propres confrontées aux logiques globalisantes et déshumanisées du monde (post-)moderne que TK Kim nous dépeint, donnant à son propos et une profondeur contemporaine collant à l’époque, où chaque être ne semble devoir plus que de se déterminer face aux radicalités risquant de l’entraînant toujours plus loin de lui-même, tout en s’inscrivant dans les archétypes des plus anciens de notre inconscient collectif, du mythe des anges déchus à la naissance de l’Homme.